vendredi 28 novembre 2008

Ransanne, la noblesse du Verger bio au service de la beauté

Jeune femme passionnée de 30 ans, Fanny Marouani a décidé de mettre ses compétences scientifiques acquises dans le monde de la cosmétique et de la santé au service d’une beauté engagée. Après des études en marketing, elle lance sa marque de luxe de cosmétique bio, Ransanne.

Encore une, me dites-vous! Lisez un peu la suite car son approche est originale et très intéressante :

- Défendre et valoriser les Vergers de France et particulièrement les fruits oubliés, comme la pomme à cidre de Normandie. La pomme est non seulement un des fruits les plus représentatifs de la France, mais regorgent de polyphénols, véritable barrière face aux agressions extérieures, reconnus en cosmétique pour leurs propriétés anti-oxydantes et anti-âge.

- Développer chaque gamme sur un ingrédient majeur en « Esprit de…. » Pomme, prune, abricot, notre peau va faire sa cure de fruits!

- Se limiter à 5 ou 6 produits par gamme, qui seront tous sauf basiques mais des compléments beauté aux textures sophistiquées pour optimiser l’action des soins habituels. Ainsi Fanny planifie de lancer sous « Esprit de Pomme » un sérum, puis une gelée démaquillante (se transformant en huile puis en lait) et une huile hydratante. Pas de crème pour le visage. Approche intéressante de se focaliser dès le lancement sur un produit "star", non?

- Favoriser une distribution « engagée », sensible comme Fanny au respect de la nature et de la biodiversité.

- Proposer un nom de marque, Ransanne, qui est le lieu où Fanny Marouani a passé de bons moments dans son enfance à la campagne. Ce nom est très féminin, j’aime bien.

Le seul point critique de ce lancement, c’est le prix. Le Sérum Elixir Concentré Anti-Âge est vendu à 68 euros le flacon de 30ml !!!
Je comprends le positionnement luxe que Fanny Marouani veut conférer à sa marque avec des produits naturels très concentrés en actifs. Les fruits du verger ont pour moi un caractère moins noble que le raisin ou d’autres plantes, où il existe un vrai "art de la transformation". Vendues en grande surface à bas prix, les pommes sont dans toutes les mains.
L'opportunité de valoriser cette richesse naturelle et les artisans de la terre, comme le fait actuellement l'hôtel de charme Lecoq Gadby avec son spa et ses soins à la pomme bio, est à saisir mais pour avoir testé le produit, je me pose des questions au sujet de :

o l'efficacité et surtout sa perception. Tout d'abord sensorielle: oui, l'odeur de la pomme est très agréable et pénètre très bien. Or, après application, la peau du visage est tendue, a soif et appelle la crème de soin ! Certes, l'objectif n'est pas d'hydrater mais de lisser. Mais, cette sensation de soif est assez désagréable. Malheureusement, la marque ne propose pas de crème en complément et je me demande encore si ce focus sur le sérum est bien vu ou non...
La marque défend le concept de beauté globale et un nouveau rituel. C'est osé de bâtir une offre sans produits de base et un rituel beauté sur des textures auxquelles les femmes sont peu habituées. Je pense que la femme, même si ouverte aux nouveautés, reste encore bien attachée à sa crème pour nourrir et protéger sa peau. Ransanne devrait, selon moi, accompagner sa consommatrice de manière globale, non seulement par cette prise de conscience et ce respect de soi-même, mais aussi avec une offre adaptée qui respecte ses habitudes.

De plus, en offrant des soins complémentaires, Ransanne pourrait renforcer cette perception de qualité. Le sérum ne ferait pas qu'augmenter l'action des produits habituels de sa consommatrice (de marque concurrente par ailleurs) mais serait le geste indispensable avant toute crème/gel de la même marque.

o le positionnement luxe. Si le packaging est recyclable et biodégradable, il fait assez médical avec sa couleur blanche dominante et n'est pas très sophistiqué, en visuel comme au toucher. Il ne porte pas très bien le nom du produit « Elixir ». J’aurais imaginé du verre transparent fumé et plus globalement un design reprenant les codes du luxe. Dommage qu'il y ait autant de polices différentes sur le site web, cela ne confère ni unité ni réelle sobriété, qui sont de mise dans le monde du luxe...Je trouve par contre le design du logo très réussi.

Il n’est de toute façon pas évident d’établir une nouvelle marque de luxe et les choix faits par Fanny Marouani sont vraiment audacieux. Alors bravo! La jeune femme veut frapper fort avec un parti pris de l’innovation et le luxe dans le bio. Sa crédibilité va reposer sur la faculté du produit (et des conseils associés) à répondre concrètement à la prévention et la correction du vieillissement cutané. Mais aussi sur une communication très visible de son engagement pour la préservation du Verger français, au-delà sur simple fait d'intégrer ses propriétés dans les formules.

Si vous êtes intéressées de tester, la marque est désormais en vente sur le site de Mlle Bio.

Que pensez-vous de son approche ? Des produits de luxe aux textures innovantes et à base de pomme bio, cela pourrait vous intéresser?
Billet NON sponsorisé

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5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je dis bravo a son audace et son originalite, mais un produit luxe, meme bio, se doit au moins d'avoir un beau packaging!

Chris d'Ego a dit…

@sonia: le packaging n'est pas hyper moche mais pas sophistiqué, alors que la marque revendique des textures sophistiquées. Je ne connais pas ses contraintes pour trouver des packagings recyclables et biodégradables qui soient de qualité supérieure...

Anonyme a dit…

Personnellement pour moi le packaging c'est seulement une apparence, et le dernier des critères qualités d'une marque de cosmétique. Si le produit est efficace, agréable, innovant et respect une vrai démarche Bio et qualité, l'emballage reste très "accessoire". J'avoue être un peu lasse des effets marketing qui joue sur les apparences, l'authenticité est d'abord dans le produit et la démarche qualité. En l'occurrence ici l'idée d'utiliser des anciennes variétés de fruits locaux est géniale. Une vrai démarche de protection de la bio-diversité et de la mise en valeur de notre patrimoine environnementale. On voit trop souvent les marques aller chercher des ingrédients miracles en Amazonie, Asie et délaisser les richesses de notre sol, par ce que trop "commune" peut-être ?

Anonyme a dit…

Se positionner sur le marché du luxe est un choix indéniable pour crédibiliser la marque. Par contre, comme je suis étudiante ce n'est pas demain que je mettrai 68€ dans un produit de beauté.Mais bon, je ne pense pas que les étudiantes soient visées par la marque sauf qu'on est une clientèle à ne pas dénier puisque dans quelques années on risque d'avoir un pouvoir d'achat indéniable...mais d'ici là on se sera fidéliser pour une autre marque.

Chris d'Ego a dit…

@natacha: très intéressant commentaire. Je te rejoins en effet sur cette tendance à aller chercher aux fins fonds de l'Amazonie des ingrédients rares, alors que nous avons aussi un patrimoine et un savoir-faire à défendre! Quant au fait que le packaging reste accessoire dans la cosmétique bio, je n'en suis pas convaincue. C'est peut-être vrai pour une tranche de la population qui a toujours été écolo, mais les femmes habituées à la cosmétique conventionnelle et nouvelles clientes bio ne veulent pas sacrifier ce plaisir qu'est un beau packaging dans une salle de bains. Intéressant débat qu'il serait intéressant d'avoir sur le blog bientôt!

@anna: bien sûr, il ne faut pas oublier les étudiantes! À cette époque, m'acheter une crème Clarins était un vrai luxe pour moi, qui oscillait entre Nivea et Garnier. Mais ce n'est pas pour cela que je suis restée fidèle à ces 3 marques, car nos besoins changent et l'image des marques évolue également. Dans quelques années, tu exigeras sans doute autre chose d'un produit de beauté!